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Scalpel

10 avril 2005

Page 3

Troublant. La cuisine, qui n’est qu’un meuble caché derrière un paravent, n’est munie que d’une plaque de cuisson et d’un frigo, à l’intérieur de ce dernier une bouteille de lait et un vieux morceau de jambon racorni. Sous l’évier, quelques produits de nettoyages et… un gant de vaisselle rose, le droit…

-Voilà, parfait, l’assassin a du venir chez Nathalie, il connaissait l’endroit…

Erwan sort de l’appartement et file au rez de chaussée, la concierge est présente, ce qui l’arrange au plus au point.

-Bonjour Madame, Lieutenant Mc Arthur de la crime…

-Bonjour Lieutenant, vous venez pour la petite ? Vos collègues m’ont déjà posé trop de questions, je n’ai rien à dire de plus !

-Je le sais, mais dite moi juste si vous avez récemment nettoyé l’appartement ?

-Nettoyé ? Et puis quoi encore ? J’ai déjà assez à faire avec son sagouin de frère , je vous raconte pas il laisse toujours traîner ses mégots dans les escaliers ! En plus je n’ai pas la clé, alors…

-Merci , Madame , et … désolé pour le dérangement !

Au pas de course, Erwan remonte les sept étages, dans l’excitation il manque de défoncer la porte de la chambre de Frank.

-Ouais, c’est qui ?

-Mc Arthur, crime, dit Erwan essoufflé.

La porte s’ouvre, un relent de marijuana prend place à l’air frais de la cage d’escalier.

-J’ai tout dit… s’insurge Frank, l’œil glauque.

-Juste une question, avez vous pénétré dans l’appartement de votre sœur après le drame ?

-Ben non…

-Ok, alors rendez-vous demain au commissariat, pour votre déposition…

-Quoi ? Quelle déposition, de quoi tu me parles ?

-Encore une familiarité, Frank et je m’arrange pour te faire boucler par les stups !

-Bon, bon je viens à 11 heures, et il claqua la porte au nez de Erwan.

Il reste une chose à vérifier, l’institut ou travaillait Nathalie. Erwan regarde sa montre, 17 Heures.

-Qu’est ce que fout Paul ? enrage t’il.

L’institut de beauté n’est qu’a une centaine de mètre, il s’y rend à pied en imaginant le drame qui a pu se produire dans le deux pièce, il est maintenant certain qu’elle a été assassinée chez elle, tout est trop propre, il n’y a pas assez de nourriture dans le frigo, cela ressemble plus à du maquillage qu’a une vie de célibataire. Perdu dans ses pensées il ne remarque pas qu’il viens de dépasser la boutique de soins corporels et massages ou bossait Nathalie. Après être arrivé au coin de la rue, il remarque avec sourire son étourdissement et revient sur ses pas. En entrant dans la boutique, deux superbes femmes l’accueillent avec le sourire, l’une d’elle s ‘approche de lui, en faisant onduler son corps.

-Salut, tu viens pour un petit extra ?

N’osant pas tout de suite dévoiler son identité, Erwan se demande ce que lui veut la créature.

-Hello, oui je viens voir Nathalie… dit-il machinalement.

-Pauvre chou, Nathalie n’est plus ici ! Mais si tu veux je peux faire comme elle ! Suis moi !

Erwan se rends rapidement compte qu’en réalité le métier de Nathalie n’est pas ce qu’elle prétendait dans son CV. La belle qui le précède a un air de putain, sans compter cette opulente poitrine qui se dresse sous une blouse très courte

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8 avril 2005

Page 2

une est blonde les deux autres brunes, même les endroits ou on les a retrouvées divergent. Un frigo, un bois, des toilettes, alors comment faire un lien ?

Erwan se décide à quitter son bureau en prenant soin de renvoyer ses appels sur son portable, pour visiter la famille de Nathalie et fouiller son appartement, il s’intéressera ensuite au deux autres. Les proches de Nathalie sont en fait son frère qui habite le même immeuble qu’elle et sa cousine qui est à l’autre bout de la France, elle travaille comme esthéticienne et on ne lui connaît pas d’amis. Il décide donc de se rendre chez Frank, son frangin.

Nathalie habite dans un deux pièces au nord du 18ème, Frank lui crèche dans une ancienne chambre de bonne au grenier. Après avoir lourdement insisté sur la sonnette, un jeune homme frêle lui ouvre la porte. La première pensée du Lieutenant en voyant ce type c’est Junky…

-Ouais ? dit Frank.

-Lieutenant Mc Arthur, de la crime, je peux vous voir un instant.

-hum mm, entre…

Erwan, surprit par tant de familiarité et surtout par la négligence du à son grade entre dans une petite pièce très bordélique qui sent le vieux fauve. On se croit chez Bouglione, s’amuse t’il à comparer.

-C’est pour Nat ? Du neuf ?

-Non, j’enquête, quand avez vous vu votre sœur pour la dernière fois ?

-J’habite trois étage au dessus d’elle et elle à jamais été foutue de venir me voir, j’ai les clés de chez elle au cas ou il me faut quelque chose mais je n’y ai jamais mis les pieds.

-Vous avez bien du la croiser un jour ou l’autre ?

-Elle se lève à 8 plombes et rentre à 19, moi je me couche à 7 et je me casse à 17, alors si on se croise c’est un hasard !

-Vos rapports étaient tendus ?

-Nan, c’est Nat qui a trouvé la piaule, elle y habitait avant d’emménager plus bas. Mais elle a une vie bizarre, j’ai jamais su si il y avait un mec dans sa vie ;

-Ok, pourriez vous me donner les clés de chez elle.

-Une p’tite fouille en règle, commissaire ?

-Lieutenant…, et je ne fouille pas je cherche…

-Ok, ok, no problem’s, tiens…

-La prochaine fois Frank, respecte moi sinon tu vas goûter à la pire de tes descentes.

Erwan prit les clés et tourna les talons, il dévale les trois étages et entre chez Nathalie. Le logement n’est pas très grand, on entre directement sur le salon, propre et bien rangé, Nathalie semblait être une fille organisée. La pièce ou se trouve Erwan est meublée d’un canapé, d’une télévision et d’un meuble de rangement, sur sa droite se trouve une kitchenette, face à lui une salle d’eau.

-Elle dormait sur le canapé… se dit-il, allez livre moi ton secret, montre moi ce que je n’ai pas vu…

Erwan ressent les évènements, pas comme un sixième sens, plutôt comme un instinct animal. Grâce à lui de nombreuses affaires se sont résolut par le flair. Il ferme les yeux et tente de s’imprégner de l’odeur, il cherche à comprendre comment Nathalie vivait dans ces lieux. Une vie qui selon toute vraisemblance ne se déroulait pas ici. Les lieux ne devait pas être très habités, sous le canapé, dans un endroit prévu à cet effet, il trouve des drap et une couverture, propre, la salle de bain, dépourvue de baignoire mais d’une douche sans rideau a été récuré depuis peu de temps, les affaires de toilettes paraissent plus décoratives qu’utiles, la brosse à cheveux est même impeccable, comme nettoyée elle aussi.

7 avril 2005

Chapitre 1

Le lieutenant Mc Arthur, flic renommé de la police parisienne, est atterré en lisant le dossier qu’il a dans les mains. Trois meurtres, tous sembles similaires et pourtant un détail taraude son esprit. Etalés à même le bureau les photos des trois femmes retrouvées mortes à cinq semaines d’intervalle. Mc Arthur est assis sur un vieux fauteuil en cuir, a regarder celles ci , cherchant un lien, un seul, celui qui amènerait la possibilité d’avoir à faire à un tueur en série. Pourtant, même après six heures à étudier chaque rapport d’expertise, il n’y arrive pas. Erwan Mc Arthur est un homme respecté et un policier hors pair, d’origine écossaise par sa mère, c’est à Paris qu’il a voulu exercer, avec succès.

-Qu’avait vous fait qui vous rapproche d’un seul tueur ? se demande t’il.

Les yeux bouffis, l’estomac le tiraillant, Erwan Mc Arthur se décide à faire une pause déjeuner. Devant son assiette de crudité son esprit erre toujours dans les méandres de ce dossier. D’abord il y eu Nathalie, jeune femme de 25 ans, sans emploi, blonde aux yeux bruns, le corps parfait. Elle a été retrouvée à Rungis dans une chambre froide, aucuns liens avec ceux qui travaillent dans cet endroit, donc aucun suspect. Son corps mutilé, la poitrine ouverte avec précision sous le dessous, le majeur droit arraché, la main gauche habillée d’un gant de vaisselle rose. Le pubis de la jeune femme cousu avec un précision chirurgicale et, dans la cavité vaginale on y a retrouvé le doigt manquant. Puis Rachel, 30 ans, retrouvée à Boulogne dans le bois par un travesti, aucun lien non plus. Pas de suspect. Toujours avec une précision digne d’un chirurgien, sa poitrine aussi a été découpé sur le dessous du sein. Pas de viol non plus, sa langue fut découpée, on ne l’a pas retrouvée. Et Jenny, 23 ans, retrouvée dans les toilettes d’une discothèque VIP, par une femme de ménage, la veille au matin. Ce qui a éveillé les soupçon de serial killer c’est que ses seins ont subi la même opération que les deux précédente. Les trois femmes sont mortes par étouffement, leur visage enveloppé dans du papier cellophane. Mc Arthur, à la pensée de toute cette barbarie, repoussa son assiette, puis un éclair illumina son esprit. Il paya la note et remonta à toute vitesse dans son bureau. Il fit le numéro du légiste.

-Paul ? Salut, Erwan à l’appareil…

-Salut Erwan, alors tu as trouvé quelque chose ?

-Non mais peux tu me dire si les jeunes femmes ont subit une opération de chirurgie esthétique ?

-Je n’y ai pas pensé ! Ok, je vérifie et je te rappelle.

-Avant ce soir s’il te plait…

-Comme d’habitude, quand le grand Erwan est sur une piste, il faut que cela soit dans la minute ! Ok, dans deux heures !

Surnommer le Lieutenant Mc Arthur de grand n’a rien d’un pléonasme. Du haut de son mètre quatre-vingt dix, Erwan semble regarder le monde avec nonchalance. Ses yeux bleus acier respirait l’intelligence, et sa corpulence athlétique attirait le respect.

Comment n’avait-il pas pu y penser avant, le lien, leur poitrine a subit la même incision, sur aucune d’elle il n’y a la trace de rapport sexuel, pas de cheveux, ni de salive, aucune trace qui pourrait être identifiée par la génétique. Il n’espère avoir que trop raison, son chef, se moque déjà de lui quand il lui a annoncé un meurtrier en série alors si il peut en avoir la preuve !

Ce qui manque le plus dans la cohésion du meurtre c’est qu’en règle générale un tueur en série mutile ses victimes de la même façon, hors Nathalie, Rachel et Jenny on toutes les trois été tuée de manière différente. En lisant le rapport de Police, aucune d’elle n’a le même métier, ni les mêmes loisirs, il n’y a rien qui les rapproche,

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